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J'ai lu avec attention la chronique de l'album de J.Cole de notre ami Sylv ( https://www.fakeforreal.net/index.php/po...Off-Season).
J'ai tout de même l'impression que le réalité dément un peu cet embourgeoisement, cette institutionnalisation du rap telle que tu la décris (pas que toi, hein, c'est une épouvantail qui revient chez plusieurs auteurs et que nous avons déjà partagée sur ce forum). En gros ça reste une musique de "pirates" pilleurs et mal polis. Même si effectivement une partie des auditeurs (des vieux qui achètent des rééditions vinyles haha) sont clairement dans une démarche de sanctification...
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Je pense que les deux tendances cohabitent.
Ce qui est juste un peu préoccupant, c'est que J. Cole (que je ne condamne pas unilatéralement, j'ai toujours eu un faible pour lui en fait) et compagnie ne plaisent pas qu'aux vieux. Qu'on le veuille ou non, ils sont les vrais rappeurs à succès. Les trois grands noms des dix dernières années, les trois plus gros rappeurs, c'est Kendrick, Drake et lui. Et ils sont tous dans cette démarche de sacralisation du rap.
Ce n'est pas qu'une question générationnelle. La preuve : on est opposés à ce rap-là sur ce forum, et on est en majorité des vieux.
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Hum, vous connaissez vraiment des jeunes qui écoutent J.Cole? Drake, sûrement, oui, des meufs quoi surtout. Et Kendrick ouais des étudiants qui ont la vingtaine sans doute... Le point commun entre les trois ça semble surtout être qu'ils plaisent aux vieux (en leur servant la soupe) et aux jeunes qui rêvent d'être vieux (ceux qui fantasment le rap canal historique des 90s mais qui étaient pas nés). Mais si on y regarde de plus près la tentation rétro est présente depuis les années 1990... Durant cette décennie plein d'albums (mainstream ou underground) avaient presque obligatoirement leur morceau "hommage aux années 1980". Redman qui se prend pour Just-Ice, Arsonists qui voyagent dans le temps...
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En ce qui me concerne, tout est dit là:
Sylv a écrit :Sa motivation, c'est de commenter son ascension dans la musique, et du coup, il ne fait du rap que pour parler de rap.
Et puis Jésus aussi.
Pour moi en tout cas, ce n'est pas seulement le passéisme qui me dérange mais le fait que ça crève l'oeil, et il y a une sorte de second degré référentiel (au sens où il fait des références à des trucs qui font des références) qui se pense subtile et que je trouve insupportable.
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Gnou a écrit :(...)qui se pense subtile et que je trouve insupportable.
Le rap de premier de la classe.
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Je pense que le rap US restera vivant à minima tel leur genre Country où il y a toujours des niches multiples derrière un mainstream ou même un public majoritairement complaisant.
C'est dur de voir une évolution de la société US d'ici 30 ans où l'inspiration du rap se tarisse. Et il y a tel un flow de talents et personnalités pour l'interpréter.
Pour son avenir, je me questionne plus par rapport sa place dans la musique populaire.
Passé l'influence et la récupération de la production trap, le rap US ne rayonne plus vraiment en dehors de l'Amérique du Nord.
Je ne suis pas sûr que le genre puisse encore se renouveller de lui-même pour garder l'importance de la dernière décennie.
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Doe a écrit :Passé l'influence et la récupération de la production trap, le rap US ne rayonne plus vraiment en dehors de l'Amérique du Nord.
Je ne constate pas ça, mais c'est purement empirique. Pour l'anecdote je shazam souvent des trucs de rap US que j'entends lors de rendez-vous de pères de famille ennuyeux. Donc il y a toujours une forte pénétration du rap US (mainstream, certes. Mais on parle genre de Gunna, Meek Mill ou Lil Durk) dans la société civile helvétique haha.
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Je ne pense pas non plus que ce soit le cas. C'est une vision très franco-française des choses.
En France, le rap c'est le rap français, mais c'est très spécifique. Le rap américain pénètre encore très bien les pays "normaux".
Après, oui, le rap deviendra un jour comme la country, le jazz, le reggae ou je ne sais quoi d'autre. Un genre ancien qui perdure à travers un public plus ou moins important mais délimité, et qui ne donne plus le "la" des musiques populaires. Il reste juste à savoir quand.
Je vois les Kendrick, J. Cole, etc. comme annonciateurs de tout cela (et dans une certaine mesure Roc Marciano, Ka et Griselda, dans un cercle un peu plus restreint et plus passionné), mais il est difficile de savoir si on y est déjà ou pas.
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Voilà. J'attends donc avec une impatience non dissimulée l'avènement de la bot music.
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On a déjà un truc qui s'apparente à des "voix robots qui disent en boucle des prénoms d'ex", c'est Drake.
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2022-01-26, 01:15:11
(Modification du message : 2022-01-26, 01:17:37 par Doe.)
Tout ça pour casser le festival d'Angoulème
Sinon, le rap d'un pays domine celui d'Amérique du nord partout à part en Australie et ptet l'UK, où c'est difficile de départager.
La France est plutôt un bon client des américains en réalité, même pour l'Occident seul.
Pays + Charts/Top Spotify sur google, trends youtube...C'est plus sur cela que sur ma propre perspective que j'essaie de me faire une représentation.
Derrière les tubes couleur pop ou rnb et la machine médiatique, je vois peu de personnalités du rap US avoir un vrai suivi en dehors des pays anglophones.
Chez les jeunes, il y a un engouement un peu partout pour les rappeurs edgy type Uzi ou Lil Nas X mais ça reste éphémère et les personnages sont rapidement repris à la sauce du pays.
A l'international, j'ai déjà du mal à voir une influence majeure du rap américain sur la forme du rap en général, Chaque pays a ses propres codes puis des artistes d'autres continents deviennent aussi importants mondialement que les stars du rap américain, les nigérians ou latins par ex.
Je pense que cette transformation touchera le rap américain bien plus que l'influence de Drake, Cole, etc...
A moins d'une prouesse comme la trap.
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tommybeat a écrit :On a déjà un truc qui s'apparente à des "voix robots qui disent en boucle des prénoms d'ex", c'est Drake.
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Je veux bien la musique à la Aphex Twin mais serait-il possible d'avoir Waka Flocka par dessus plutôt que robot-Drake?
Le passage sur le look auteur de BD m'a tuer.
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2022-01-26, 18:41:45
(Modification du message : 2022-01-26, 18:42:13 par Gnou.)
Doe a écrit :A l'international, j'ai déjà du mal à voir une influence majeure du rap américain sur la forme du rap en général, Chaque pays a ses propres codes puis des artistes d'autres continents deviennent aussi importants mondialement que les stars du rap américain, les nigérians ou latins par ex.
Ouais mais il y a chauvinisme et rayonnement, TI et Nas vont encore régulièrement en Afrique, l'album de Burna Boi a des prods de Timbaland et Naughty by Nature, l'album de Sarkodie a Vic Mensa et Wale, etc.
Et puis le rappeur américain qui vend (vent?) le plus en Afrique c'est encore Eminem.
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