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Rap français
Zacharie a écrit :Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec le vocabulaire que tu utilises. Que tu juges que la musique populaire inspirée du disco ou du funk soit de la daube, c'est une chose, mais considérer que c'en est une version dénaturée, "fausse", bof.

'finbon, c'est pas moi qui invente ce vocabulaire. Ce discours naturaliste existe partout, les genres sont nés et ils meurent. Il y a des artistes "originaux" et des "racines," du "sang" esthétique. La disco a été proclamée "morte" avant moi: https://en.wikipedia.org/wiki/Disco_Demolition_Night Quand Saturday Night Fever sort, les critiques parlent de "dilution" du genre... Le tempo change, les instruments changent. Avant 1974 la disco c'était presqu'exclusivement des noirs, des latinos, des femmes, des homos... Autant que je sache John Travolta n'est rien de tout ça. La BO est composée par un Juif et "présentée par les Bee Gees," pas par Tavares ou Kool & The Gang. Tu peux caractériser ce changement comme tu veux, mais changement il y a.

Citation :C'est suffisant de dire que c'est de la daube. En la décrivant de cette manière, ça en fait une affaire un peu morale (les salauds, ils font de la merde en s'inspirant d'une bonne musique), et ça disqualifie Gloria Gaynor comme illégitime (sa musique n'auraît pas dû exister). Quand tu as le sentiment qu'un genre musicale connaît une évolution positive, tu n'emploies pas ce vocabulaire là, non ?

(Quand tu parles d'"évolution" positive, j'espère que tu te rends compte que tu emploies déjà ce vocabulaire qui te déplait tant.)
Ceux qui aiment le rap des années 90 aiment le "vrai rap," non? Si ce n'est pas moral, je ne sais pas ce que c'est. Encore une fois, moi je m'en fous, je suis dilettante. Je ne pense pas que la disco soit de la daube, sans disco je n'écouterais ni de house ni de rap.
Mais, "moralement," rappelle-toi que la disco comme le rap sont des musiques de gens exclus de la société. Le hip-hop doit son existence essentiellement au fait que les blancs se sont appropriés la disco, et il fallait une nouvelle source d'inspiration pour les jeunes de banlieue. Alors "moralement," il ne faut pas s'étonner que l'appropriation culturelle de ces musiques marginales soit mal vue par les dites minorités, ou par les gens qui se sont investis dans l'identité socio-culturelle promulguée par ces genres.
Plus largement, les "problèmes" perçus de la disco sont ceux de toutes les musiques noires: trop de rythme, pas assez de mélodie, des paroles trop suggestives, etc. Parce que dans les années 70 on n'a plus vraiment le droit d'être raciste, alors on trouve des excuses. Alors les gens qui se sont investis financièrement (maisons de disques) essayent changent le format. Et ceux qui ont investi leurs 30 dernières annes dans le rock, sautent sur l'occasion pour se légitimiser.
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