Coming out

[Lomi]

Ah oui il était bien ce topic! Bonne idée de le remonter.

Sylv, je parie que tu préfères Safe+Sound chez Quik nan? Plus direct, moins "instrumental" que Rhythm-al-ism...

Je rejoins hera sur Drakeo, jamais été très emballé, mais effectivement je pense qu'il est clivant.

Pour aller sur le terrain du rap français, j'ai du mal avec deux des chouchous de ces dernières années : SCH et Laylow.
SCH, assez grossier, sans distance et flow souvent pénible.
Laylow, qui a posé son album dans quasiment tous les tops de l'an dernier, son univers ne me touche pas du tout, et un peu de mal à comprendre l'engouement en fait.

[The Notorious S.Y.L.V.]

Je préfère Safe+Sound, oui, mais j'ai du mal à qualifier le moindre album de DJ Quik de "classique".

SCH et Laylow, pareil, mais ça ne veut rien dire car 98% des rappeurs français me font ça.

[Lewis Riveroy]

Pas d’accord pour Quik. 4-5 classiques a l’aise. Mais on va pas refaire le débat.

SCH ça me dépasse totalement. L’accent déjà c’est pas possible. On dirait un sketch. Mais je dois pas avoir les bons codes pour le rap français. Je trouve ça invariablement nul. Mon gosse écoute Koba la d et ça me déprime.

[Doe]

La moitié de sa disco quoi ^^

En étant restrictif, je pense aussi que Quik n'a pas de classiques solo, rien que par le fait qu'il lui manque un truc au micro.
Son "problème" en pur rap, c'est que musicalement il est au dessus du genre avant même d'y rentrer.

"" car sa carrière n'en est pas moins réussie et son rôle dans le genre a finit par même dépasser celui de classiques solo amha.

Son fils a eu les même symptomes, il est à la fois le meilleur du rap français mais ses meilleurs titres comme Chaude Nuit d'Eté, je les écoute presque pas dans un délire rap.

[Lomi]

4-5 classiques ça fait beaucoup mais au moins 2 ou 3 de ses solos sont certifiés!

[Lewis Riveroy]

Quik is the Name
Way 2 Fonky
Safe + Sound
Rythm-al-ism
Rosecrans

Faits.

[The Notorious S.Y.L.V.]

Future - DS2

Je l'ai réécouté plusieurs fois, dans le cadre de ma rétrospective 2010-19, et il m'a fait un peu chier.

La version Deluxe est cool, mais c'est parce qu'on y a ajouté quelques uns des meilleurs morceaux des mixtapes passées.

Il y a eu tout un storytelling autour de la rédemption artistique de Future, avec son nouvel arc de mixtapes qui aurait conduit à ce chef d'oeuvre que serait DS2, et je crois qu'on a un peu mordu à l'hameçon, qu'on a été victime de cette démarche de relance de sa carrière.

[tommybeat]

Je viens de découvrir ce topic après tout le monde…

Moi, je confesse avoir du mal avec les textes de PNL. Par exemple, quand ils font des rimes du style : « Les larmes de la misère ont le goût de ma haine » (je pense que vous voyez de quoi je veux parler), ça ressemble à des rimes d’un jeune de cité qui force pour avoir l’air d’un poète alors qu’en fait, la plupart du temps, c’est complètement creux.

Et puis depuis quelques années, j’ai du mal avec leur posture du style « on n’est pas comme eux », « ils veulent pas de nous », etc. Ils le disent pas comme ça mais c’est l’idée. En 2015, quand on les connaissait pas, ça avait du sens. Mais aujourd’hui, c’est complètement faux. Tout le monde les aime, tous les labels veulent les signer, les journalistes woke de chez Konbini les veulent en interview, les bobos qui se branlent sur les quartiers chauds pour s’encanailler les veulent dans leurs soirées… Ça n’a plus de sens. C’est devenu du fan service.

[The Notorious S.Y.L.V.]

C'est toujours pareil je pense : quand on commence à appréhender la musique à la manière d'un critique littéraire, on est forcément déçu.

Jacques Brel dont on a pourtant vanté les talent de poète, quand on lit les textes indépendamment de la musique et de son interprétation habitée, c'est souvent d'une niaiserie confondante.

Depuis le début, les textes de PNL sont décriés. Mais c'est trop faire abstraction de l'interprétation, un gros travers et de la critique, et des Français.

Quand sur "Porte de Mesrine", Ademo dit "la nuit porte conseil, ah nan pas du tout, la nuit : nique sa mère", tu lis ça, tu te dis WTF?? En revanche tu l'écoutes, et moi j'en ai la chair de poule.

[Pell Rell]

DS2 ca reste mon album préféré de Future. Un des albums dont je n'arrive vraiment pas à me lasser malgré le millier d'écoutes, et de ceux que j'ai de loin le plus écouté, peut-etre juste derrière Barter 6.

Rapport à Future, et alors que c'est déjà un des mes rappeurs préférés de la dernière décennie (et de tous les temps), j'ai l'épiphanie inverse sur de plus en plus d'albums/mixtapes... Je réalise qu'il y en a beaucoup qui m'ont déçu à leur sortie parce qu'il en sortait beaucoup et que son style était partout... et en les réécoutant je me rends compte qu'il y a toujours facile deux-tiers, voir plus, de très haut niveau. Comparé au reste de "la trap", il a vraiment des allures de Grand Maître qui fait passer les autres pour de pauvres amateurs qui essaient...

Même EVOL ou Purple Reign c'est très bien en réalité. Quant à TheWIZRD... c'est devenu un des mes préférés, y a un truc hyper fin dans le bourinage, un truc d'orfèvre dans plein de détails. C'est "DS3" pour moi.

[The Notorious S.Y.L.V.]

Je préfère la période 2010-2012. Même Honest, je le trouve pas si mal que ça.

Juste pour spoiler un peu : DS2 est largement en tête des suffrages des lecteurs, dans le référendum sur les albums de la décennie.

[tommybeat]

C'est toujours pareil je pense : quand on commence à appréhender la musique à la manière d'un critique littéraire, on est forcément déçu.

Jacques Brel dont on a pourtant vanté les talent de poète, quand on lit les textes indépendamment de la musique et de son interprétation habitée, c'est souvent d'une niaiserie confondante.

Depuis le début, les textes de PNL sont décriés. Mais c'est trop faire abstraction de l'interprétation, un gros travers et de la critique, et des Français.

Quand sur "Porte de Mesrine", il dit "la nuit porte conseil, ah nan pas du tout, la nuit : nique sa mère", tu lis ça, tu te dis WTF?? En revanche tu l'écoutes, et moi j'en ai la chair de poule.

C'est bien que tu parles de "Porte de Mesrine" car c'est l'exemple parfait.

Je trouve le morceau incroyable, notamment quand Ademo dit : "Posté dans le hall, les gens partent au taf, peu stupéfaits de voir qu’en revenant, je suis toujours là". Ça montre bien la vacuité de son existence, les gens normaux ayant un travail ou en tout cas une raison de s'absenter de chez eux en journée.

Mais quand sur le même morceau, Ademo dit : "Les fenêtres qui s’éteignent me laissent dans le noir, je tiens dans la haine" et "Ah nan, la nuit, nique sa mère", même si c'est bien interprété et qu'on ressent sa colère, je trouve que ce sont des facilités d'écriture. Pour moi, ce sont des concepts et des mots forts utilisés pour pas grand-chose. Par contre, j'adore quand il dit qu'il est tellement au fond du trou qu'il voit les pieds de Lucifer. Je trouve l'image épique ! C'est pour ça que j'ai précisé "la plupart du temps" dans mon post, car je trouve que parfois ça fait mouche.

[The Notorious S.Y.L.V.]

En quoi c'est un problème, la facilité d'écriture, si à la fin tu ressens la colère et l'émotion ? Oui c'est simple, mais il frappe juste.

Je me répète, mais j'hésite vraiment à juger une "chanson" comme un texte littéraire. J'ai du mal avec le concept même de "facilité d'écriture", pour moi ça n'a rien à voir avec la musique. Plus globalement, j'ai un problème avec le concept de "facilité" en général, il est juste pas pertinent. On oublie et on pervertit les raisons pour lesquelles, au tout départ, on a tous commencé à accrocher à la musique.

[tommybeat]

Moi, le texte (les mots choisis, leur sonorité, la façon dont ils riment ensemble), ça me fait ressentir des choses. Pour moi, la musique, c'est aussi ce qui est dit dedans (s'il y a des paroles). Chanson = texte + interprétation + piste instrumentale.

[Gnou]

A celà que la chanson c'est toujours plus qu'une simple addition, vu que texte, interpretation et instrumental s'enchevêtrent.

quand on commence à appréhender la musique à la manière d'un critique littéraire, on est forcément déçu.

La distance (critique autant que spatio-temporelle) n'aide pas toujours à mieux apprécier, mais je ne sais pas si on est "forcément déçu"... Sauf si on essaye de retrouver la même sensation qu'à la première écoute.
Surtout avec des personnages émotifs comme Future; Pell parle d'Evol qui pour moi a bien veilli - probablement parce qu'il est plus cérébral - et j'ajouterais Beast Mode aussi. Je classe ces deux largement au-dessus de DS2.